Le gris était la couleur des machines prototypes à leur sortie d’usine et pendant la période des premiers essais. Lors de la phase de l’apprêt sur mon modèle G 16, j’avais trouvé cette couleur très seyante, ce qui m’a donné cette envie pour ma 1402. |
La réalisation d’un modèle de G 16 m’a rapproché de Jean Buchmann. Le gaillard dispose de nombreux documents, ce qui a accéléré la mise en route d’un autre projet que j’avais en tête : faire un modèle de S 16, la plus moderne des Pacific françaises. D’autant plus que lors de nos échanges je me suis rendu compte que lui aussi désirait également réaliser ce modèle pour son magnifique réseau « Lutzelbourg » évoquant l’A.L. des années 30. |
Buchmann versus Sahib Hell. Le match. |
Cette confrontation, c’est le plaisir de poursuivre en parallèle le même objectif en compagnie d’un grand modéliste que j’apprécie. Nous adoptons des éléments communs, mais aussi avec chacun notre méthode pour certaines parties. Je laisse le choix à mon challengeur qui souhaite faire la 1401, je fais donc la 1402. Eric Seibel – janvier à mars 2022 |
Graffenstaden, retour vers le passé |
1932. La compagnie Alsace-Lorraine, plutôt que faire construire des 241 « Mountain » comme l’EST, le PLM et l’ETAT, choisit d’améliorer la puissance et l’adhérence de ses machines « Pacific » pour ses besoins de traction de trains rapides. Depuis sa création, l’OCEM en a étudié une nouvelle, à simple expansion, dotée de nombreuses améliorations. Sur cette base et sous la direction de l’ingénieur Oudet de l’A.L., deux machines prototypes sont mises au point et construites par la SACM à Graffenstaden : les 1401 et 1402 classe S 16. Diamètre de la chaudière porté à 1, 85 m, timbre à 20 hpz, surchauffeur à éléments 5P4, distribution Caprotti à cames rotatives, échappement Kylchap double, réchauffeur ACFI. |
Utile outil |
Pour ma « 1402 » j’ai commandé des roues de BR 01 au S.A.V. Roco. Elles ont le bon diamètre : 23 mm, mais le jeu de pinces de mon tour est limité au diamètre 20 mm. Comment maintenir les essieux accouplés pour réduire la hauteur des boudins des roues, afin de les rendre encore plus élégantes ? J’ai frappé à la bonne porte, celle de Michel Kopp, un as de la micro-mécanique, qui m’a aussitôt donné la combine : faire cet outil de maintien. |
Dans un cylindre de laiton diamètre 25 mm un creux de Diam. 23.20 est pratiqué sur une profondeur de 2 mm. Un trou Diam. 6 est percé au centre pour laisser libre passage au moyeu de la roue, et un autre à côté (Diam. 3.50 - entr’axe 4) pour celui du bossage décalé pour la bielle. Dans la perpendiculaire sont percés et taraudés M 2 deux trous entr’axe 14. |
L’outil est remonté dans le mandrin du tour. Des vis avec rondelle d’appui plaquent la roue contre l’outil, en passant entre les rayons. |
Le boudin est réduit (outil de tour et lime de Genève) sans démontage de l’essieu, qui est livré complet, roues calées à 90° et axe muni d’un palier en laiton. Au passage, merci au S.A.V. Roco, sérieux et réactivité légendaires. |
Un tendre souvenir |
Le titre de cet article se veut hommage à un détaillant d’autrefois. Je vous parle d’un temps que les moins de trente ans, etcetera-la-la-la. Intensément passionné, adhérent au club Ferroviaire de Franche-Comté, il n’avait pas hésité à abandonner et vendre son entreprise pour ouvrir son commerce de trains miniatures. Passer un moment dans son estanco était un moment magique (sauf pour nos compagnes qui souvent se morfondaient dans la bagnole). Il était toujours de bonne humeur et ne manifestait jamais une quelconque impatience de nous voir repartir. Chez nous on prend notre temps. On ne parle pas à la vitesse d’un TGV, et pas en même temps. C’est vous dire : il me laissait même sortir de leurs boîtes les locomotives pour que je puisse mesurer le diamètre de leurs roues avec mon pied à coulisse. C’est pourquoi personne n’aurait songé critiquer sa culture ferroviaire limitée, lorsque parlant d’un nouveau modèle qu’on voulait voir, prenant ses lunettes en main et mâchouillant le bout d’une branche, il répondait : « La loco rouge ou la loco verte ? » |
Intéressantes lectures : |
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La 1402 sur le viaduc de la Walk. |
La 1402 aux essais avec «machines-frein »en gare de Katelhausen. |
Le train d’essais dans la vallée de la Zorn. |
Nous sommes dans les années 1930. La 1402 est en tête du train P56 «Edelweiss», reliant Amsterdam à la Suisse, un des prestigieux Pullman circulant sur le réseau Alsace-Lorraine. |
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Le bloc de moto-transmission est d’abord constitué d’un châssis en laiton massif usiné à la fraiseuse. Le 1er et le 3ème essieux seront moteurs, les 2 autres capteurs de courant. |
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Une caisse de tender 37 A Jouef est mise à la bonne longueur, mastiquée, poncée. Sa partie avant est remplacée par celle d’un 30 R ancien de la marque. |
Confection d’un cadre, sorte de bas de caisse. Sa fonction sera de relier le lest au châssis |
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Découpe d’un lest dans un bloc de laiton, allégé à l’arrière pour une bonne répartition de la masse sur les essieux moteurs. |
Mise en place du lest sur l’ensemble châssis/cadre. Fixation par-dessous (vis dans trous taraudés sous le lest). |
Vérification du bon emboîtement de la caisse sur le bloc moto-transmission. |
Usinage du châssis à la fraiseuse dans un barreau de laiton massif. De nombreux ajours – évoquant ceux des longerons – sont pratiqués pour alléger tout en recentrant la masse sur les 3 essieux accouplés. |
A réception des essieux Roco (voir encadré pour la réduction des boudins de roues), les passages d’essieux sont adaptés sur le châssis. Bielles d’accouplement de 241 P Jouef, dont les trous sont mis au diamètre des tourillons Roco et à l’entr’axe de 24.50 mm. |
Préparation du bloc-cylindres et des ensembles bielle motrice/crosse/glissières. |
Confection et pose d’un support pour les glissières. Il est percé de 2 trous (entr’axe 17 mm) pour le futur passage de fils palpeurs de courant. |
Soudure des glissières sur le support, puis collage des fils palpeurs avec isolant de fil téléphone. |
Mise en forme des fils palpeurs sur les roues du premier essieu accouplé. |
Le bissel est un accessoire M.T. Il est équipé de roues de diamètre 14 mm. |
Confection du bogie, équipé de roues de 11.50 mm à 10 rayons (Jouef avec boudins réduits à hauteur 0.80) Il aura pour pivot la même tige filetée de 2 mm qui, fixée dans le corps cylindrique, servira pour l’assemblage du tablier et du châssis. |
Première opération sur le tube en cuivre pour le corps cylindrique : perçage des 2 trous verticaux bien dans le même axe et parallèle (utilisation d’une perceuse à colonne requise) pour les tiges filetées de fixation. La pièce est ensuite présentée sur le diagramme à l’échelle pour le traçage des différents autres trous. |
Tous ces trous (pour bouchons autoclaves, supports mains courantes..) sont aussi faits à la perceuse à colonne. Dôme de 242 A 1 (AMF 87) modifié. |
Confection du volume de la boîte à feu en « Saint-Tofaire », avec inclusion d’une « devanture » (récup’ d’un modèle cannibalisé). |
Premier assemblage provisoire des principaux éléments, pour vérification des fixations et des hauteurs. |
Détails posés avant peinture du corps cylindrique. 3 cercles de chaudière sont d’abord collés. Puis, côté droit : tuyauteries de sablières et de chapelle, réservoir ACFI (impression 3D), main courante et commande de régulateur. |
Détails posés côté gauche : tuyauteries de sablières et de chapelle, réservoir ACFI, 2 mains courantes superposées. Les bandes de plasticard représentent les bossages qui masquent des organes de commande sur les loc’s réelles. |
Préparation du tablier. Le coffre à l’avant fait partie des éléments de la plaque de photogravure dessinée spécialement par Jean. |
Autre élément important en photogravure : l’abri. Exactement le même que celui de la G 16. |
Les côtés du tablier, également issus de la plaque. |
Le cendrier, découpé dans du feuillard de laiton ou maillechort ép. 0.30 d’après le plan. |
Une fois plié, le cendrier est soudé sous le tablier. |
Les parties du bas du cendrier, provenant de la plaque de photogravure, sont collées de part et d’autre, puis leur petite trappe. De ce côté droit du tablier, pose par soudure d’un volant, de la prise de l’indicateur-enregistreur, du vase d’aspiration, du marchepied, et au-dessus du robinet de frein. |
Du côté gauche, pose par soudure de l’injecteur et du marchepied. |
Les marchepieds et les 3 sortes d’écrans lève-fumée proviennent de la planche de photogravure. Pose des tampons, ainsi que du compresseur bi-compound et de 2 graisseurs mécaniques. Dessous sont collés les réservoirs d’air, faits en impression 3 D. |
L’abri va pouvoir être fixé au corps cylindrique par collage à la résine époxy. |
Le tender est à bien des points de vue similaire à celui de la 242 A 1. Grâce à Christophe d’AMF 87, on apprend qu’il y avait des ajours en forme de demi-lune à l’arrière de la re-hausse, oubliés sur la photogravure. |
Ces ajours étant percés, voici la re-hausse de trémie prête à être collée sur la caisse. |
Vue de l’avant. Un plan incliné est ajouté à l’intérieur. Le coffre est aussi prévu sur la plaque de photogravure. |
La caisse entièrement équipée, vue de l’arrière. Bien sûr, les bandes ajourées le long de la re-hausse sont prévues sur la plaque de photogravure. |
La caisse équipée vue de l’avant. |
Le tender avec la caisse peinte et ses plaques posées (prévues sur la plaque de photogravure). |
Une plate-forme est préparée, avec dessous 2 fils de maillechort pliés en agrafes. 2 trous sont percés en face dans la paroi de la caisse. |
En mettant la plate-forme en place on verrouille la caisse sur le châssis, les agrafes passant sous ce dernier. |
Confection d’un ensemble de sabots de frein amovible. Sur ces machines les sabots étaient à l’arrière des roues accouplées. |
La pièce préparée et peinte. |
Peinture de l’ensemble corps cylindrique/abri. En même temps ont été préparés et peints la porte de b.f., la commande de marche et l’échelle + plateforme d’accès à la sablière. |
Devant et derrière les tiroirs, collage des conduits coudés, obtenus par impression 3 D. |
Assemblage définitif des principaux éléments de la loco. |
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Jean a construit son modèle sur la base d’un modèle Gützold de Pacific BR 18 (Réf. 51100) qu’il a acheté d’occasion. |
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Diagramme de la S16 1401 avec son tender |
Diagramme de la S16 1402 |
Plan du cendrier de la S16 |